La querelle des historiens désigne la controverse qui a eu lieu en Allemagne dans les années 80 concernant la place qu’occupe ou que devrait occuper la Shoah dans l'histoire allemande : devrions-nous en faire une analyse scientifique et objective (au risque de fournir des arguments aux révisionnistes) ou au contraire une analyse interprétative tenant compte des enjeux sociétaux actuels (au risque de construire une histoire instrumentalisée politiquement pour minimiser des tensions sociales contemporaines)? 

Je vous propose de raviver ensemble cette querelle passionnante, exigeante mais ô combien essentielle pour comprendre notre rapport à tous les autres événements qui ont marqué et continuent de marquer notre histoire. Les réflexions d’Ernst Nolt (représentant la première perspective) et de Jürgen Habermas (représentant la seconde) nous aideront à comprendre les arguments mobilisés à l’époque et à en évaluer la pertinence encore aujourd’hui.

La « liberté » est une valeur fondamentale des sociétés occidentales et de nos organisations modernes. Elle est au fondement des idées que nous nous faisons sur ce qu’est la vie bonne ou une société juste. Pourtant, différentes formes de « servitudes » déterminent l’espace d’expression de cette liberté. Les réflexions d’Étienne de La Boétie et de Frédéric Lordonconstituent des sources de réflexion déstabilisantes pour questionner la nature et l’envergure de cette liberté que nous revendiquons dans notre quotidien et que nous fixons comme horizon d’émancipation. 

Vous sentez-vous libres? La découverte du conatus, ce principe de servitude passionnelle universelle, pourrait ébranler ce sentiment.

Finir le combat pour l'universel et bienvenu aux injonctions de reconnaissance de nos singularités! Dans le champs politique, la guerre des identités (de genre, d’origine, ou de culture) a pris le pas sur la lutte pour l’égalité. Comment alors penser le collectif? Comment unir et rassembler des individus dont l'existence dépend de cette nécessité de se singulariser?

Je vous propose de discuter de ces questions à l'aide des réflexions d'Ernesto Laclau (inspirateur des stratégies politiques des gauches latinoaméricaines et aujourd’hui de Podemos en Espagne).

Est-il possible ou même souhaitable d'éliminer les fictions, les illusions de Sens de la vie humaine? Sommes-nous le prototype de l'Homme rhétorique qui construit une réalité qui devient aussi réelle que le sol sur lequel nous marchons parce qu'aucun Sens n'existe et qu'il faut le fabriquer humainement? Notre condition est peut-être celle de la fiction, mais ce n'est pas une raison de cracher dessus.

Les réflexions de Nancy Huston (romancière) et d'Emmanuelle Danblon (philosophe) nous accompagnerons dans cette discussion.